Biennale de la Peinture 8

Pour la 8e édition de la Biennale de la Peinture, le mudel analyse avec le commissaire invité Willem Elias et platvvorm la pratique de plusieurs artistes qui s’inscrivent dans des tendances ou des traditions locales et s’en nourrissent, toutefois sans parvenir à s’y ancrer ou à trouver le terreau assez vaste, assez infini.

Le processus de réalisation d’une exposition est de fait toujours une forme de recherche, et Gamechangers & Eyeopeners souligne fortement cet aspect de recherche. Il s’agit donc, dans un certain sens, d’une réflexion sur la recherche individuelle et sur tous les artistes exposés dans toutes les éditions précédentes. En outre, l’exposition dévoile des schémas récurrents à travers différentes générations.

Pour parvenir à un langage visuel authentique et idiosyncrasique, il faut que l’artiste soit capable à un moment donné de suffisamment se libérer de l’académisme, d’un grand exemple, d’un professeur, d’une situation locale, etc. Certains artistes quittent pour cette raison sciemment leur habitat familier, recherchent d’autres lieux, élargissent leurs horizons en s’exposant à de nouveaux stimuli. D’autres vivent en revanche une situation plutôt inattendue, qui entraîne un changement radical ou les fait provisoirement changer de cap.

Certains artistes intègrent spécifiquement une forme de recherche à leur pratique artistique. D’aucuns étudient ou absorbent de manière naturelle l’œuvre d’autres artistes et/ou ont un bagage d’histoire de l’art dans leur besace. D’autant plus que tous ces artistes font partie d’un réseau culturel complexe. Peut-on résumer ces réseaux ? Peut-on établir une sorte d’arbre généalogique pour des générations ou des mouvements d’artistes ?

Willem Elias (1950, Alost) est issu d’une famille d’historiens de l’art ; son père et son oncle le furent. Il a néanmoins a choisi d’entreprendre un doctorat en philosophie, dont le thème portait sur la question de la fonction de l’art contemporain. Il est professeur émérite à la VUB. Outre sur les domaines de la philosophie de l’art et de l’enseignement artistique (il a formé des pédagogues culturels), il a beaucoup écrit – en sa qualité de critique d’art membre d’AICA ou association internationale des critiques d’art – sur l’art belge dans d’innombrables monographies et catalogues, ainsi que dans l’ouvrage en deux volumes Aspecten van de Belgische Kunst na ’45 [Aspects de l’art belge après 1945].
En plus de la théorie, il a également de l’expérience dans la pratique d’exposer de l’art ; ainsi, il a participé au montage d’expositions dans la galerie de son père entre 1972 et 1980. Ensuite, entre 1980 et 1986, il a créé une galerie d’art à la VUB. Depuis sa retraite de professeur de faculté, il a assuré le commissariat de plusieurs expositions, dont deux expositions d’anciens étudiants du HISK, l’Institut supérieur des Beaux-Arts, dont il est le président fondateur.

platvvorm est une initiative d’artistes, installée à Deinze, active et dynamique depuis 2017. Tout comme l’art, son fonctionnement est façonné par le processus, l’expérimentation, la recherche et l’audace. Platvvorm a pour fondement la curiosité, les rencontres et les frictions et aspire à développer entre les artistes et le public des relations qui transcendent l’appréciation univoque et dans lesquelles la création et la présentation constituent le point de départ de l’épanouissement interpersonnel. La programmation est proposée par Katelijne De Corte, en étroite concertation avec Jonas Lescrauwaet, et se concentrera désormais de plus en plus sur des activités hors les murs permettant d’élargir davantage l’éventail des relations.

Charles-René Callewaert, Emile Claus, Amédée Cortier, Werner Cuvelier, Raoul De Keyser, Marcin Dudek, Dieter Durinck, Artur Eranosian, Henri Evenepoel, Tsuguharu Foujita, Jef Geys, Gommaar Gilliams, Al Held, Torahiro Kojima, Guy Mees, Frans Piens, Johan Van Geluwe, Jos Verdegem, Pierre Vlerick, Gustave Van de Woestyne