KADOC-KU Leuven
Fragmentations. Recomposing archives / challenging perceptions est un projet artistique de Farida Zaouad, dans lequel elle démêle les couches complexes du colonialisme, de l’identité et de l’histoire. Les vérités établies sont démantelées en mettant en avant des histoires oubliées, déformées ou ignorées.
L’exposition s’appuie sur le poème « Fragmenting », pour lequel Farida Zaouad a recherché des archives de la période coloniale dans les collections du KADOC et qui a été publié dans Koorts. Erfgoedmagazine van KADOC. L’héritage des Pères Blancs a été le point de départ de l’exploration artistique. Pour le poème, les écrits des missionnaires ont joué un rôle central. Pour l’exposition, ils ont été complétés par des photographies du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie prises pour les magazines Vivante Afrique et Vivante Univers dans les années 1960 et 1970.
Le poème et l’exposition montrent tous deux comment la fragmentation peut déformer la réalité historique et la connaissance que nous en avons. Les descriptions des cultures nord-africaines faites par les missionnaires à la fin du XIXe siècle reflètent indubitablement les conceptions eurocentriques et coloniales de l’époque. Pourtant, pendant longtemps, ces récits ont eu un impact majeur sur la façon dont ces sociétés étaient perçues depuis l’Europe.
Afin de désapprendre cette connaissance déformée, Farida Zaouad vise à rendre à nouveau visible la manière dont le regard européen a opéré. En décrivant, classant et photographiant les communautés, leurs traditions, leurs croyances et leur mode de vie, une image fragmentaire et stéréotypée a émergé, qui visait à soutenir la colonisation et la mission, mais qui était souvent à mille lieues de la singularité et de la complexité des cultures en question. Ce qui se présente comme une image globale objective est en fait une composition minutieuse de parties séparées.
Les œuvres d’art de l’exposition visent non seulement à visualiser l’impact de cette fragmentation sur les récits historiques et culturels, mais aussi à indiquer de nouvelles lignes de vue. En effet, une fois que nous reconnaissons la nature fragmentée et arrangée de l’imagerie historique, la possibilité s’ouvre de rechercher des lectures et des points de vue alternatifs significatifs. En ce sens, l’exposition est une invitation à réinterpréter les archives. Car celles-ci ne constituent pas un ensemble statique, mais une collection dynamique d’histoires qui peuvent être racontées encore et encore pour donner aux voix oubliées une place et un sens dans le présent.
Ouvert le:
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